Une envie d’être habillée avec élégance. Sans pour autant renoncer au confort, bien évidemment, ni à la chaleur.
Sur la toile, j’ai vu le patron de veste paletot Calypso chez Maison Fauve et j’ai craqué dessus. Mais hors de question de l’acheter !
En effet, je n’ai pas passé des heures à me patronner un buste de base, une jupe de base, une manche tailleur de base pour ne pas m’en servir.
Le patron et le tissu
Bon, il paraît que mes patrons de base ne sont pas de vrais patrons de base en ce sens qu’une aisance est prévue pour une chemise (ou une jupe) prêt du corps.
Pour la jupe, aucun souci : ma base prévoit deux lignes de coupe, selon que je veux une jupe normale, droite ou une jupe crayon.
J’ai donc décidé de faire la jupe entre les deux et de monter la ceinture en prenant une large bande de tissu principal (extensible) sans élastique, de 6 cm.
Et ça fonctionne, du moins avec un modèle précédent.
Mais pour le patron de mon buste de base, c’était moins évident car il a trois types de pinces :
- des pinces épaules devant
- des pinces poitrine devant
- des pinces « taille » devant et dos
Bien évidemment, je ne voulais pas toutes ces pinces : ni les pinces poitrine, ni les pinces dos.
En revanche, je trouvais que conserver la pince épaule pouvait donner un style à ma veste.
Donc, suppression des pinces et modification de la pince épaule.
Ca me semblait correspondre à quelque chose et j’ai donc décidé de tailler directement le tissu, sans faire de toile.
Le tissu vient de Driessenstoffen, acheté le 23 novembre 2023 (merci Notion).
Son nom : Ottoman rib jersey check 1 Zwart à 4€ le mètre. Et j’en avais pris 4 mètres.
J’ai doublé au final la veste (pas prévu au départ…) et rajouté un biais noir brillant de chez Amazon.
Au final, un coût limité de confection.
Ah non, j’ai oublié les boutons. Je n’ai pas retenu le prix car ils viennent de chez mon mercier. Et je lui dois bien ça après toute l’aide qu’il m’a apportée.
La réalisation
La jupe
Dès la jupe, j’ai été décue : le tissu n’a pas de tenue, il est tout mou et difficile, même en épinglant très bien, de bien suivre les lignes.
Il y a donc parfois de petits décalages. Mais effectivement, il faut avoir le nez dessus.
J’ai réalisé cette jupe très rapidement car j’avais fait exactement la même dans un autre tissu de même sorte (punta jersey).
Mais le résultat n’a pas été aussi bien : le tissu s’étend beaucoup plus que le précédent et j’ai dû reprendre la jupe d’au moins 2 cm sur chaque côté. L’avantage, c’est que je n’ai pas eu à découdre les coutures. J’ai carrément coupé tout du long.
Et la ceinture a été réalisé dans un tissu technique (du lycra ?).
Au final, ça convient et j’y suis bien.
La veste
Alors là, il m’a fallu un mois !
Déjà, j’aurai dû m’en douter vu le commencement…
J’ai décidé d’assembler le col. Ce qui a été fait avec une grande application et le résultat était top : le dessous de col a été coupé en deux parties dans le biais et découpé avec 2/3 mm de moins que le dessus de col de façon à ce qu’il se retourne très facilement.
Que j’étais satisfaite de ma couture.
Sauf que…
Puis j’ai cousu les devant/dos par les épaules… en posant le devant droit sur le côté gauche du dos et inversement.
Bref, les emmanchures devant étaient au milieu devant et le milieu devant aux emmanchures.
Et là, ça ne m’a pas fait rire car découdre du fil noir dans cette matière, c’est coton, surtout quand on n’y voit pas grand-chose. Mais les coutures n’étaient pas très longues.
Ca a fonctionné, sans détériorer le tissu.
Et je vais pour poser le col.
Ce beau col bien taillé, et bien cousu…
Sauf que j’avais cousu les côtés et le BAS du col au lieu du haut 😡😭
Ben là encore, j’ai décousu (mes pôv’ yeux), et recousu en m’appliquant tout autant si pas plus.
Et j’ai posé mon col et la parmenture avec succès.
Très contente après avoir beaucoup râlé, j’ai décidé de border ma parmenture et l’ourlet avec mon biais. Posé en une seule couture et avec succès.
Mais je n’avais pas étudié mon patron de base de la manche tailleur et je n’arrivais pas à comprendre comment coudre cette manche (je n’avais pas noté que les marges de couture étaient de 2 à 3 cm sur le patron alors que je voulais coudre à 1 cm, ce qui posait problème pour les rares repères notés).
Appel à l’aide à mon mercier préféré qui m’explique tout ça.
Montage des manches et essayage pour la réalisation de l’ourlet.
Et là, l’horreur !
Le pli dans le dos relève la veste d’au moins 3 cm dans le dos ; je constate que je me suis trompée pour coudre ce pli… bref, ce pli (que je voulais) pourrit la veste.
Après réflexion, il aurait fallu faire un empiècement dans le haut de la veste et faire partir le pli au bas de cet empiècement.
Solution : coudre le pli à la main en son milieu de façon à fixer les deux côtés de chaque pli.
Si cette solution apporte du mieux, ça ne résoud pas le problème : la veste s’ouvre toujours dans le dos de façon à me transformer en bossue.
La solution :
- arrondir l’ourlet de façon à ce qu’il soit plus court devant
- poser des épaulettes
- et supprimer ce biais cousu au bas de la veste qui aide à ouvrir le bas du pli
Et poser une doublure : car l’envers du tissu agrippe tout ce qu’il touche.
Il a donc fallu que je couse la doublure en la posant sous la parementure et en cousant dans la couture du biais.
Beaucoup d’application mais réussite. Je suis contente, j’arrive à fignoler mes coutures.
L’ourlet a été cousu à la main, la doublure fixée à l’ourlet à la main aussi bien pour les manches que pour le corps … et je crois bien que je prends plaisir à coudre à la main.
Une veste tout à fait portable mais qui m’a demandé un travail monstre. J’ai failli abandonner, mais mon mercier m’a bien aidé et m’a surtout prouvé qu’on peut toujours trouver une solution.
Cette couture m’a appris à ne pas oublier qu’un patron a SON tissu. Tous les tissus ne conviennent pas à tous les patrons.
Au final, je suis contente
Place aux photos pour un ensemble confortable et que je trouve élégant (même si certains diront que c’est viellot).